Peine de coeur et gros bobo { PV : Jonas Family.

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Le taxi les déposa devant l'hôpital alors que Nick saignait toujours du nez. Joe savait bien que dès que les parents franchiraient les portes de l'hôpital il en aurait sacrément pour son grade, mais ce n'était pas là sa première préoccupation, au contraire. Le principal était que Nick n'ait pas grand chose, mais son nez semblait bien cassé, au plus grand malheur de Joe. Ils pénétrèrent dans l'immense bâtiment blanc et allèrent à l'accueil où la réceptionniste les reconnut immédiatement.

-Bonjour. On voudrait voir un médecin pour mon frère.

Il désigna le pauvre Nick qui souffrait le martyre et l'infirmière accepta sans rechigner d'appeler un médecin. Un homme d'une quarantaine d'année les salua et les invita à le suivre jusque dans une salle où il procéderait à l'examen du pauvre Nick.

-Je vais attendre dehors.

Il sortit de la pièce en étant sûr d'avoir laisser son petit frère en de bonnes mains et s'en alla jusqu'à une machine à café. Il but en un, puis deux, puis trois. Il en était déjà au sixième lorsque le médecin l'appela.

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Il avait cassé le nez de son frère. Et le médecin ne mit pas longtemps à le lui expliquer... Ce n'était rien de bien grave et il pouvait retourner chez lui mais il souffrirait sûrement pendant quelques temps. Lorsque Nick fit son apparition, un énorme pansement sur le nez, il fusilla son frère du regard. S'ils avaient été seuls tous les deux, il lui aurait certainement rendu la monnaie de sa pièce. Il n'avait pas pour habitude d'appliquer la devise "oeil pour oeil, dent pour dent" mais là, Joe avait dépassé les limites ! Depuis quand levait-il la main sur l'un de ses frères sous prétexte qu'il était énervé ? Il se posa aux côtés de son frère sans dire le moindre mot, écoutant la fin du discours soporifique du docteur. Quand il tourna les talons et les laissa à nouveau seuls dans le hall de l'hôpital, Nick regarda son frère d'un air furieux.

-Tu vas me le payer.

Il avait pris un ton calme mais cependant sérieux. Il allait lui faire payer ce qu'il venait de lui faire et il n'hésiterait pas une seule seconde. Joe n'était plus son frère. A vrai dire, il n'était plus rien à ses yeux et il se fichait complètement de lui, à présent. Soupirant fortement, il regarda sa montre avant de se forcer à tourner la tête vers son frère.

-T'as appelé les parents ? Faut qu'ils viennent nous rechercher, je ne tiens pas à prendre racine ici.

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Ne tenant plus compte de ses remarques, Joe regarda sa montre comme si cela allait faire accélérer le temps. Plus vite ses parents le banniraient, mieux ce sera pour tout le monde. Il soupira doucement et ne prit même la peine de regarder son frère pour lui répondre.

-Ils devraient pas tarder...

Avant qu'ils ne se retrouvent seuls tous les deux dans ce hall rempli de gens malades, Joe pensait à ce qu'il allait faire. Devait-il quitter définitivement les Jonas Brothers ou devait-il prétendre qu'il n'avait jamais connu Mary et par conséquent continuer l'aventure ? Son dilemme était tel qu'il en pensait plus à la future dispute avec ses parents lorsqu'ils seraient rentrés à la villa. En fait, il avait envie de se ressourcer quelque part où personne ne pourrait le déranger, où il pourrait prendre sa décision. Et c'était donc décidé, il partirait le plus tôt possible.

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En apprenant la nouvelle, Denise avait eu l'impression de se prendre une claque énorme en plein visage. Ses fils étaient à l'hôpital, parce que l'un des deux avait tapé sur l'autre ? C'était impossible. Ses enfants ne se comportaient jamais de la sorte. Mais elle... Elle savait ce qu'elle allait faire. Elle allait d'abord s'assurer qu'ils étaient tous les deux vivants et entiers, et ensuite, elle allait les tuer de ses propres mains. Tous les deux. Et Kevin aussi, pour ne pas avoir arrêté ce cirque avant qu'on en arrive là.
Le trajet jusqu'à l'hôpital lui avait semblé tellement long que Denise avait eu l'impression de mourir plusieurs fois, et lorsqu'elle avait vu ses enfants dans le hall même, elle avait couru aussi vite que possible, sans se soucier des claquements secs que provoquaient ses talons sur les dalles blanches du sol.

- Oh mon Dieu !

Retenant tant bien que mal ses larmes de soulagement, elle prit d'abord chacun de ses fils dans ses bras. La délicatesse dont elle faisait preuve quant à Nick était particulière, comme s'il risquait de se réduire en miettes si elle le serrait trop fort.

- Tu n'as pas trop mal, mon chéri ? Tu ne devrais pas t'allonger ? demanda-t-elle en cherchant du regard un médecin ou une infirmière.

Elle était absolument enragée. Dans des circonstances normales, elle aurait cherché à comprendre ce que Nick avait fait pour énerver son frère à ce point, mais rien, RIEN ne justifiait que Joe fasse un tel acte. Elle ferma les yeux quelques secondes pour se calmer avant de regarder l'aîné d'un air nettement plus strict.

- Joseph Adam Jonas, fit-elle sur un ton menaçant qui ne demandait qu'une explication.

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Le ton de sa mère aurait eu pour habitude de glacer le sang de Joe, mais au point où il en était, il méritait ce qu'il allait subir. Aucune excuse ne pourrait justifier ses actes auprès de sa famille, même s'il avait envie qu'on comprenne son point de vue. Au fond de lui, il savait très bien qu'il n'était pas le petit oiseau que la mère laisse un jour s'envoler du nid et si l'un de ses parents en décidait ainsi, il pourrait très bien habiter chez eux jusqu'à sa mort. A quoi bon ? A quoi bon s'expliquer maintenant ? Rien de bon n'en ressortirait et les gens dans le hall assisteraient à un massacre sanglant s'il essayait de se justifier. Et même s'il avait envie de balancer à la figure de ses proches qu'il en avait marre de cette vie insignifiante, il se retenait par politesse envers eux.

-Je l'ai frappé.

Ce fut la seule phrase que Joe réussit à sortir. Il n'avait pas envie de s'expliquer sur son comportement et c'était tout à fait inutile d'essayer. A quoi bon...

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Et voilà, c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Non seulement il se permettait de taper sur son frère comme un punching ball jusqu'à lui briser le nez, mais en plus, il en parlait comme si c'était quelque chose qu'il faisait tous les jours ? Indignée, mais surtout choquée, Denise ouvrit de grands yeux avant d'émettre un semblant de rire - qui n'avait rien d'un rire amusé.

- JE LE VOIS BIEN, QUE TU L'AS FRAPPÉ !explosa-t-elle en grimpant rapidement sur l'échelle des décibels. ET TU EN ES FIER, EN PLUS !

Ce n'était ni le moment, ni l'endroit de péter un câble, et la maman mit un certain temps à s'en rendre compte. Hors d'elle, elle fit quelque pas vers la porte en respirant profondément pour ne pas se donner en spectacle, mais rien n'y faisait. Elle n'étais pas certaine de pouvoir attendre de rentrer à la maison avant de passer un savon à l'aîné des deux fils.

- Et depuis quand a-t-on commencé à frapper sur tout ce qui bouge ? HEIN ?! DEPUIS QUAND ?

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Non, il n'en était pas du tout fier, bien au contraire. Il avait honte d'avoir frappé son propre frère, mais il n'avait pas vu son poing partir, son cerveau s'étant déconnecté pendant quelques secondes. Il baissa la tête, évitant à la fois le regard sévère de sa mère ainsi que le regard froid de son frère. Il soupira doucement, s décidant à faire face à sa mère.

-Je n'en suis pas du tout fier. J'ai honte de ce que je lui ai fait ! Je suis désolé si j'ai déshonoré la famille, mais ça ne va plus, maman !

Il haletait sans le vouloir, n'ayant pas pris la peine de respirer entre ses phrases. Il pensait savoir qu'elle serait sa punition, mais la craignait tout de même un peu. L'honneur de la famille était bien plus important que tout le reste et tous les tracas dont chaque membre faisait face. Malheureusement, cela n'avait plus de sens. Au fil des années, et ce depuis que les Jonas Brothers existaient, les valeurs qui constituaient la famille Jonas paraissaient bien filasses...

-Je n'en peux plus de tout ça ! Vous ne vous rendez pas compte que tout ça, ça me tue... J'en peux plus...

Il était au bord des larmes, sentant la goutte qui allait faire déborder le vase arriver.

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Le problème, pour Denise, était loin d'être l'honneur de la famille, du moins pour l'instant. Qui se souciait qu'ils soient pleins à craquer d'honneur, alors qu'il n'y avait aucune entente à la maison et qu'on réglait ses problèmes de façon primitive ? Et en plus, Monsieur avait une excuse. Il avait honte ? Ce n'était que la moindre des choses ! Il était désolé ? Il ne manquerait plus qu'il ne le soit pas ! Avec un effort surhumain pour contenir sa colère et sa rage, elle passa une main sur son visage, comme si ce geste leur était salutaire, puis soupira profondément avant de reprendre la parole.

- Tu ne peux pas imaginer à quel point tu m'as déçue.

Peu convaincue de la véracité de ses paroles, elle se mordit discrètement la lèvre. A ce moment précis, c'était une véritable torture d'être la maman de Joe Jonas. Certes, elle était déçue du comportement de ses fils, et cela incluait quelque part Nick aussi. Et puis, elle en voulait à Joe, et sa raison lui dictait de continuer à l'engueuler jusqu'à ce qu'elle en perde la voix. Mais en même temps, elle ne supportait pas de voir son fils dans cet état... Et s'adoucir maintenant n'arrangerait rien du tout. C'était un calvaire. Décidant finalement que la punition pouvait attendre qu'ils rentrent, elle passa brièvement une main sur la joue de son fils en signe d'affection.

- Mais d'abord... Et si tu me parlais de ce qui ne va pas ?

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Comment sa propre mère faisait-elle pour ne rien voir ? Était-elle à ce point aveugle pour se rendre compte que son fils n'avait plus le goût à rien depuis sa rupture avec Mary ? Il ne supportait plus d'être l'incompris de la famille. Pourquoi ils n'aimaient pas Mary alors qu'ils n'avaient pas pris le temps de la connaître ? Parce qu'elle était plus vieille que lui ? La fermeture d'esprit des membres de sa famille le dépassait complètement, se demandant s'il n'avait pas débarqué d'une autre planète. Toutes ces questions le torturaient au point de l'empêcher de dormir, de penser, de dormir, de manger, de respirer, d'aimer, etc. Il ne quitta pas le regard de sa mère, toujours aussi neutre. Il n'eut même pas la force de dégager la main de sa propre mère.

-Même si je t'en parlais tu ne comprendrais pas. Tu ne veux même pas me comprendre.

Ce sentiment d'abandon qu'il ressentait n'était pas nouveau.

-J'ai l'impression que tu t'en fous complètement de ce que je pense, de ce que je ressens, de ce que je veux réellement.

C'était son impression, même s'il savait pertinemment que sa mère l'aimait. Il aimait aussi sa mère, mais justement, il se sentait abandonné parce qu'il l'aimait et ne se sentait pas aimé en retour.

-Je pense que je vais aller chez grand-mère pour quelques temps. J'ai besoin de m'isoler et de penser... A ce que j'ai vraiment envie de faire.

Il baissa doucement la tête, par peur de voir la réaction de sa mère face à cette nouvelle si subite.